ISBN : 9782296043114

LE VOYAGE COMME PARENTHÈSE (DÉS)ENCHANTÉE DANS LE CINÉMA D' OTAR IOSSELIANI

Antony Fiant



Force est de rappeler ici les origines géorgiennes d'Otar Iosse- liani et son exil disons artistique en France à compter du début des années 80. Car la question du voyage se situe déjà là, dans la façon même dont il ira et viendra, à la fois comme individu et comme cinéaste, d'un pays à l'autre, d'une culture à l'autre, les croisant à souhait, allant même jusqu'à en explorer d'autres (l'Afrique, l'Italie, le Pays basque...). Sa trilogie géorgienne (La chute des feuilles en 1966, Il était unefois un merle chanteur en 1970 et Pastorale en 1975) n'aura de cesse d'agir à la façon d'une scène primitive sur le reste de l'œuvre. Son exotisme va subrepticement investir les films fran- çais. Tournés dans un pays alors sous tutelle soviétique, donc sous contrôle, la représentation filmique du voyage dans ces films ne pouvait se faire que de façon limitée. L'itinéraire des deux person- nages principaux des deux premiers, par la force des choses, se limitait à Tbilissi. Mais l'aspiration à un ailleurs indéterminé était bel et bien là, dans la façon dont Nika et Guia s'inscrivaient en marge d'un chemin tout tracé.